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Les PILES (Pôles d’Initiatives Locales d’Economie Solidaire)

mohamed_hassan / Pixabay

Soutenus par le Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, des Conseils Généraux et des collectivités locales, les PILES en région ont pour objectif de favoriser l’émergence et le développement d’activités d’économie solidaire à partir de trois missions complémentaires :

  • l’information et la sensibilisation des citoyens (consommateurs, entrepreneurs, professionnels, élus…) sur les alternatives opérationnelles et concrètes développées en région
  • l’accompagnement sur la phase d’émergence des initiatives collectives d’économie solidaire
  • l’animation de territoires et de logiques de coopérations entre acteurs pour développer et pérenniser des actions inscrites dans une démarche d’économie solidaire.

Depuis 1997, l’APEAS porte et développe le Piles de Marseille. Forte de cette expérience, elle a été sollicitée par des territoires et/ou collectifs d’acteurs afin d’essaimer cet outil et assure désormais l’essaimage, l’animation et la coordination du réseau des PILES en région Paca qui compte cinq antennes réparties sur quatre départements : Alpes de Haute Provence, Alpes Maritimes, Bouches du Rhône et Var.

Qu’est-ce qu’un Piles ?


Ils ont pour objectif de favoriser l’émergence et le développement d’activités d’économie solidaire inscrites dans une démarche de développement durable et créatrices d’emploi.

Un PILES, c’est la possibilité pour toutes et tous de :

  • S’informer et échanger sur l’économie solidaire : mise à disposition documentation spécifique, organisation de débats, projections, événements, rencontres entre citoyens et acteurs de l’économie solidaire.
  • Approfondir une idée, une envie de projet d’activité s’inscrivant dans une démarche d’économie solidaire.
  • Participer à des temps d’échange et de mutualisation entre porteurs de projets.
  • Bénéficier d’un accompagnement collectif et/ou individuel pour structurer la démarche projet, réaliser l’étude d’opportunité, formaliser la valeur ajoutée économique et sociale du projet et affiner son positionnement.
  • Se repérer et être orienté dans les réseaux, entrepreneurs et structures ressources du territoire.

Il existe actuellement cinq antennes Piles en Paca : Marseille, Nice (qui couvre le 06), Draguignan (qui couvre le 83) et le piles du 04 avec deux antennes (Digne et Manosque)..

Les Piles, mettent à disposition un lieu et des ressources qui s’adressent à tout citoyen quelque soit son statut (sans emploi, entrepreneur, associatif, habitant, retraité, étudiant, etc.), avec la volonté de permettre à chaque personne de découvrir l’économie solidaire et d’y inscrire son projet.

Les Piles informent et sensibilisent toutes personnes souhaitant se renseigner sur l’économie solidaire ou sur l’une de ces thématiques

  • Echanger autrement
  • Participer autrement
  • Consommer autrement
  • Epargner autrement
  • Entreprendre autrement

Les Piles proposent aux porteurs de projet :

  • la possibilité d’approfondir l’idée de projet et d’en mesurer la viabilité
  • un accompagnement collectif et/ou individuel spécifique aux projets d’économie solidaire
  • des temps d’échanges et de mutualisation entre porteurs de projet
  • des temps d’informations, de sensibilisation et de débats thématiques
  • des mises en relation avec les ressources disponibles sur le territoire

Les valeurs portées par les Piles :

  • Réciprocité

Dès la première rencontre avec un porteur de projet, nous indiquons notre premier principe d’action : nos parcours sont liés. La relation entre le PILES et un porteur se fait dans l’échange. Ainsi, un porteur de projet peut nous amener à penser des montages juridiques et financiers innovants et nous permettre de dégager un modèle de développement type, transférable à d’autres expériences sur le territoire.

  • Autonomie

On appuie, on guide le porteur, on l’aide à se repérer et à s’approprier des informations… Notre démarche est centrée sur l’autonomie : nous appuyons, donnons les moyens mais ne faisons pas pour…

  • Réseau

La spécificité du PILES est la mise en relation des porteurs d’initiatives avec des ressources diverses (structure d’accompagnement, réseaux spécialisés, personnes ressources, créateurs d’entreprise, porteurs de projet…) du territoire. La durabilité d’un projet passe aussi par un travail sur son ancrage territorial et sur la diversité des ressources mobilisées. Pour les PILES, la pérennité d’un projet pose la question de son utilité sociale et de l’inscription de celle-ci dans le territoire.

Qu’est-ce qu’un entrepreneur solidaire ?


Décembre 2005

Les carences de l’Etat peu à même d’assurer totalement sa fonction sociale ainsi que sa fonction d’impulsion de l’économie, la logique de prédation du capitalisme qui ne cherche qu’à maximiser ses profits, ont conduit à une forme entrepreneuriale porteuse de développement local : les entrepreneurs solidaires.

Ces entrepreneurs prennent en compte directement dans leur activité des paramètres souvent ignorés par les entreprises classiques, tels que l’impact de leur activité sur leur environnement (respect des écosystèmes, économies d’énergie, recyclage permanent… ), les effets sur le territoire, le respect des droits sociaux, la qualité relationnelle au sein de l’entreprise… Répondant à une demande sociale, souvent non satisfaite, par l’invention de nouveaux services, leur but est de contribuer au renforcement de la cohésion sociale sur leur territoire au travers d’activités économiques.

Ces entrepreneurs qu’ils soient dans une dynamique collective ou porteurs d’un projet individuel, ont toujours à la base de leur projet la volonté de créer une initiative qui a du sens, aussi bien pour eux que pour la « collectivité ». Leur objectif est de partager avec d’autres leurs compétences professionnelles ou personnelles, leur connaissance d’un milieu, d’un public, d’une technique… Leur souhait est que leur action permette d’apporter une amélioration de la qualité de vie d’un groupe d’individus, ou d’instaurer des modes d’échange économique plus justes ou « plus logiques ». Souvent portés à l’origine par des entrepreneurs individuels à la recherche de la création de leur propre emploi, ces projets adoptent souvent une démarche collective, dans leur phase de montage. L’entrepreneur solidaire met en jeu, à un moment ou à un autre, un groupe organisé, une négociation collective ou communautaire dans la façon de développer son projet. Car une des particularités de l’économie solidaire est d’associer, dans le cadre d’un projet collectif, prestataires, usagers et citoyens afin de contribuer à une initiative d’intérêt général. Les créateurs de ces entreprises sont animés d’un esprit d’initiative spécifique et de motivations autres que la recherche du profit.

L’économie solidaire recherche une hybridation des ressources ( marchande, non marchande, non monétaire ) et propose d’autres manières de vivre son territoire, où l’économie retrouve sa juste place : au service de l’homme. Que ce soit par leur forme, coopérative ou associative, ou par leur objet social, les entreprises de l’économie solidaire sont dans une logique de développement durable et de citoyenneté économique. Elles ne visent pas le profit mais le développement solidaire des territoires et l’épanouissement des individus et de la collectivité. Elles poursuivent la réalisation d’objectifs à utilité sociale et/ou sociétale. Cohésion territoriale, solidarité, projet collectif, telles sont les valeurs de cette démarche entrepreneuriale en plein essor. Il s’agit d’une économie civique au sens où elle s’appuie sur une volonté de justice sociale à travers l’action d’entrepreneurs.

Cependant, les entrepreneurs de l’économie solidaire agissent par pragmatisme, ils veulent d’abord créer une activité qui leur permette de vivre convenablement et qui soit conforme avec leurs valeurs, leur idée de la société, et qui matérialise un engagement citoyen. Si depuis longtemps les créations d’entreprises d’économie solidaire se pratiquent grâce aux statuts associatifs et coopératifs, il existe aujourd’hui, grâce à la Société coopérative d’intérêt collectif, issue de la loi du 17 juillet 2001, un nouveau statut qui permet d’entreprendre en faisant le choix d’une gestion participative, de la non lucrativité, de la recherche de l’intérêt général, du contrôle interne et externe, du multisociétariat. Mais si ce type de statuts permet de concrétiser une activité économique solidaire, il ne faut pas pour autant négliger que des entrepreneurs de l’économie « classique » peuvent avoir des pratiques de l’économie solidaire. Il ne faut pas non plus négliger la capacité d’individus à se regrouper autour d’activités sociales certes informelles mais ayant une forte dimension économique, souvent difficiles à comptabiliser car elle sont non monétaires : échange de services, troc, monnaies sociales, mutualisations…

Pourquoi essaimer un Piles sur un territoire ?


L’essaimage des PILES entre dans une démarche de développement local solidaire

  • développement local car la mission du PILES est de favoriser l’émergence de nouvelles activités économiques et citoyennes. Sa mission est celle d’un « service de proximité », sa zone d’action est à priori celle d’un bassin d’emploi.
  • développement solidaire car le PILES effectue une sensibilisation et une promotion des pratiques d’économie solidaire, de manière à développer la valeur ajoutée de chaque projet vers la production de richesses autre que monétaires.

Un PILES a pour mission

  • de favoriser le lien entre les acteurs locaux de l’économie solidaire, les promouvoir auprès du grand public.
  • d’accueillir et soutenir tout porteur d’initiatives d’économie solidaire.

Le PILES au niveau local doit installer une complémentarité entre ses services et les professionnels du développement local et ceux de l’accompagnement à la création d’activité.

Sa spécificité se situe d’une part sur la souplesse et la disponibilité accordée aux porteurs de projets en vue de favoriser l’émergence de projet. D’autre part, le PILES est un point d’ancrage pour le développement de l’économie solidaire au niveau local : promotion et mise en réseau des acteurs présents localement, information et développement d’outils pour le développement de nouveaux projets.

Les outils de l’économie alternative et solidaire jouent un rôle levier en terme de développement solidaire de nos territoires. Il faut permettre aux acteurs locaux d’être autonomes dans la mise en œuvre de dynamiques solidaires sur leur propre territoire en proposant des formations aux méthodologies spécifiques de l’EAS et un accompagnement des acteurs dans la professionnalisation, la consolidation et la pérennisation de leurs activités.

Forte de son expérience acquise depuis la création du premier Piles, en 1997 à sur Marseille, l’Apeas mène une action d’essaimage de cet outil dans la région Paca.

Actuellement constitué de cinq Piles sur notre région : Marseille, Nice, Digne, Manosque et Draguignan.

Cadre d’essaimage d’un piles


Depuis 2000, l’APEAS essaime, anime et coordonne en région le réseau des piles, Pôles d’Initiatives Locales d’Economie Solidaire, dédié à l’appui à la sensibilisation, à l’émergence et au développement d’initiatives dans une démarche d’économie solidaire sur les territoires.

Le premier piles a été développé par l’APEAS à Marseille, en 1997, sur un concept du REAS, Réseau pour une Economie Alternative et Solidaire.
Forte de cette expérience, l’APEAS se positionne en soutien à l’émergence de nouveaux piles, dans une dynamique forte d’ancrage territorial et de développement de partenariats locaux.
Les piles en région (hormis celui de Marseille) ne sont pas portés par l’APEAS mais bien par des structures du territoire qui souhaitent participer activement à un développement économique respectueux de l’Homme, des solidarités, de l’autonomie, de l’égalité, du partage, de la réciprocité, de la citoyenneté et de l’environnement. Ces valeurs sont au coeur de la charte des acteurs de l’économie solidaire dont les piles sont signataires.

Il existe actuellement 5 PILES en activité répartis sur le territoire régional :

  • Bouches du Rhône : le PILES de Marseille développé par l’APEAS en 1997
  • Alpes Maritimes : le PILES de Nice développé par l’association PECOS, Pôle d’ECOnomie Solidaire en 2005
  • Alpes de Haute Provence : le PILES du 04 développé par l’Etablissement Public Local Carmejane en 2007, une couverture départementale et deux antennes : Digne et Manosque.
  • Var : le PILES de la Dracénie développé par l’association Dracénie Solidarités en 2010.

Les piles partagent un même coeur de métier mais déclinent différemment, en fonction des spécificités du territoire sur lequel ils sont implantés, la traduction opérationnelle des 3 objectifs partagés en région :

  • Informer, sensibiliser,valoriser, faire parler des projets d’économie solidaire,
  • Accueillir, faire émerger, accompagner des projets s’inscrivant dans une démarche d’économie solidaire,
  • Identifier, mettre en lien, impulser et animer des dynamiques collectives sur le territoire.

UNE MÉTHODOLOGIE EN 7 ÉTAPES POUR CO-CONSTRUIRE LE PILES EN LIEN AVEC LE TERRITOIRE

1. Rencontre et inter connaissance entre l’APEAS et la structure intéressée pour développer un piles sur son territoire.
Entretien téléphonique, une à deux rencontre physique, participation croisée à des événements, des actions de chacun afin de mieux se connaître par le terrain…
Possibilité de participer à une rencontre régionale du réseau des piles.

2. Validation de l’adéquation entre le projet collectif de la structure et le projet de piles.
Analyse de l’objet social, des motivations et valeurs qui sous tendent le projet, analyse des actions déjà développées et recherches de synergies, rencontre avec l’ensemble du conseil d’administration pour présentation du piles et validation collective du projet au sein de la structure.
Signature par la structure de la charte des acteurs de l’économie solidaire en région

3. Réalisation d’un diagnostic de territoire et validation de l’existence d’un besoin autour de la question de l’émergence de projets d’économie solidaire.
L’analyse des besoins et ressources du territoire sur lequel le piles devrait s’implanter est un préalable nécessaire à toute réflexion. Le diagnostic est réalisé par la structure qui souhaite développer le piles, l’APEAS appuie, encadre et conseille la réalisation du diagnostic.
Signature d’une convention de partenariat pour l’amorçage du piles.

4. Organisation d’un premier comité de pilotage et validation collective de l’adéquation du piles aux réalités du territoire
Après avoir rencontré de manière individuelle les partenaires principaux du projet (collectivités territoriales, structures inscrites sur le même territoire, représentant départemental du dispositif régional d’accompagnement, chambres consulaires, pôle emploi, initiatives d’économie solidaire, citoyens…) l’idée est de les réunir pour présenter les conclusions du diagnostic et échanger collectivement sur l’intérêt que chacun y voit (ou pas) et commencer à bâtir les premières pistes d’action.

5. Recherche de financements et organisation du premier tour de table financier.
Une fois l’intérêt de la mise en place du piles validée, l’APEAS appuie à la recherche de financements pour l’activité pérenne du piles à travers le soutien à la rédaction de dossiers de demandes de financements, la réflexion sur les pistes de financements propres possibles et participe à l’invitation et l’organisation du premier tour de table financier (conseil régional, conseil général, ville, pays, communauté d’agglomération, cucs, état…)

6. Préparation du lancement du piles
Signature de la convention cadre de partenariat dans le cadre du développement d’un piles
Recrutement par la structure porteuse d’un-e animateur-trice de piles à temps plein (en lien avec l’apeas qui est garante du professionnalisme du piles)
Formation par l’APEAS de l’ animateur-trice du piles (3 jours à combiner en fonction du profil)
Transfert et co-construction des outils de sensibilisation et d’accompagnement les plus adaptés au piles sur son territoire.

7. Lancement du piles
Soutien à l’organisation de l’inauguration et/ou d’une première réunion d’information auprès des partenaires de terrain (prescripteurs, dra, chambres consulaires, collectifs locaux…)
Soutien à l’organisation de la première réunion d’information collective à destination des porteurs de projet.
Signature de la convention annuelle de partenariat réseau des piles qui comprend notamment l’animation du réseau, l’appui au fonctionnement du piles et la formation continue.

Bien sûr, les actions ne sont pas aussi linéaires que cela, il s’agit ici de donner des indications sur le soutien possible et la nature de l’intervention de l’APEAS dans le cadre de l’essaimage.
Il est impossible de proposer un rétroplanning indicatif car d’expérience, le calendrier va dépendre de l’implication et des moyens investis par la structure qui souhaite développer le piles et par les alléas des territoires et des partenaires financiers… En moyenne, on peut estimer à 1 an le temps nécessaire une fois l’étape 2 validée jusqu’au lancement effectif du piles.

 

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